Fleur afghane
Bâmiyân s’est endormie quand le ciel s’est obscurci
Bâmiyân qui t’a assassiné ton visage qui l’a mutilé
Bâmiyân petite fleur brisée fous du diable débilisés
Bâmiyân en nous ton écho depuis trente années bientôt
Nous débarquions de nos vingt ans
Chasseurs de nos rêves d’enfants
Ils nous couvaient de leurs grands yeux verts
Beauté afghane honneur et si fiers
Bâmiyân s’endort sans un cri puis se meurt dans la nuit
Bâmiyân d’étranges symphonies courent au long de tes rêves meurtris
Bâmiyân la douleur à tes pieds deux géants se sont effondrés
Bâmiyân sont tombés ah la candeur de nos sociétés
Naïveté occidentale
Le coup de foudre était fatal
Les cavaliers le bozkachi
Fondaient dans nos cœurs ébahis
Bâmiyân petite fleur broyée étamines pétales mutilés
Bâmiyân crime prémédité pourfendeurs ignominés
Bâmiyân assassinée libérateur pulvérisé
Bâmiyân s’est fondue ah toi la belle a disparu
Effleurant ses doux géants
Nous étions soudain devenus grands
Kessel enfin près de nous
Nous tombions amoureux fous
Bâmiyân on ne reconnaît plus tes ruelles et tes rues
Bâmiyân petite étoile perdue une étoile s’est pendue
Bâmiyân ignorée au nom de quelle inimitié
Bâmiyân nul cri aux confins de notre oubli
Band é Amir près de toi
Eaux turquoises nous laissaient sans voix
Tout couleur lazuli
Parfum effluve de paradis
Bâmiyân on n’y reviendra pas trop d’images d’autrefois
Bâmiyân qui te reconstruira tes aïeux seront-ils fiers de toi
Bâmiyân pour nos petits enfants nous te dirons à leurs parents
Bâmiyân docile chemin d’autres le referont c’est certain
Bâmiyân c’était le bonheur
Mais qui donc a fait ton malheur
Tu mourais à petit feu
Nous avons fermé les yeux
Bâmiyân universelle beauté trop de douleur d’hommes sacrifiés
Bâmiyân trop de petits drapeaux flottent au-dessus de tes tombeaux
Bâmiyân un jour pacifiée les fous seront-ils pardonnés
Bâmiyân pour longtemps dans nos cœurs devenus grands